La Lettre des Cadres N°31

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Réforme des retraites : Et les cadres dans tout ça ?

Que celui qui n’a pas entendu parler de la réforme des retraites lève la main. En effet, ce sujet fait la une de toute la presse depuis de nombreuses semaines.

Mais quand est-il exactement pour les cadres ? Dans quelle mesure, cette réforme affectera plus spécifiquement ces salariés ?

A ce jour, la réforme des retraites n’est pas très précise concernant les cadres. Les préconisations générales pourront influer sur la pension de cette catégorie d’actifs et les impacts ne seront pas toujours positifs.

Il y aura tout d’abord un changement dans le mode de calcul de la retraite de base.

Actuellement, le régime de retraite d’un salarié calcule la pension de ce dernier sur la base des 25 meilleures années. Après la réforme, celle-ci sera calculée sur l’ensemble de sa carrière par le biais d’un système de points. Un cadre avec une forte progression de salaire tout au long de sa carrière sera forcément pénalisé par ce nouveau mode de calcul. En effet, son salaire de référence est incontestablement plus élevé lorsqu’il est calculé sur la base des 25 meilleures années. La prise en compte de l’ensemble de la carrière (et donc des premières années d’activité) diminuera ce salaire de référence et par conséquent la pension de retraite.

Il y aura également un changement du plafond de cotisations.

Dans le nouveau système de retraite préconisé par le gouvernement, les cadres supérieurs gagnant plus de 8 000 euros nets par mois (10 000 euros bruts) ne pourront plus cotiser au-delà de 120 000 euros bruts par an, soit 3 fois le plafond annuel de la Sécurité Sociale (PASS). Concrètement, ces actifs qui représentent moins de 5% des cadres cotisent actuellement pour leur retraite jusqu’à 324 000 euros bruts par an (soit 27 000 euros bruts par mois). Dans le système universel par points, ils seront taxés à 2,81% sur la partie de leur salaire excédant le plafond de 120 000 euros bruts par an. Cette cotisation au taux de 2,81% n’ouvrira cependant pas de nouveaux droits à la retraite. Par conséquent, cette catégorie d’actifs percevra demain une pension de retraite plus faible par rapport à aujourd’hui. Ainsi, les cadres les plus aisés contribueront un peu plus à l’amélioration des pensions de retraite des plus faibles.

Et peut-être un âge à taux plein à 64 ans.

Pour les cadres, cette modification pourrait avoir un effet positif.

En effet, actuellement, les cadres doivent attendre 43 annuités pour prétendre à une retraite à taux plein. Pour remplir cette durée de cotisation minimale cependant, un cadre doit attendre en général 66 ou 67 ans. Cela s’explique par une entrée tardive sur le marché du travail en raison de longues études universitaires. Pour pouvoir partir à 62 ans et cotiser 43 ans, un cotisant doit en effet commencer à travailler à 19 ans, à un âge où la grande majorité des futurs cadres supérieurs sont encore sur les bancs des universités. Ces futurs diplômés n’entrent en général sur le marché du travail qu’aux alentours de 23 ans.

Après la réforme en revanche, si l’âge du taux plein est fixé à 64 ans pour tous les actifs. Les cadres pourront donc partir avec une retraite complète à cet âge sans la crainte de subir la décote de 15%. Ils pourront d’ailleurs retarder leur départ à la retraite et obtenir 5% de surcote par année supplémentaire d’activité au-delà de cet âge pivot, soit 15% de bonus pour un départ à 67 ans.

A suivre donc.